Ca fait plusieurs semaines que je regarde le classement des singles qui marchent le plus en France. C’est le SNEP qui compile ces données. Depuis plusieurs mois, je constate que le rap français est le genre qui marche le plus. Le problème, c’est qu’il s’agit surtout que de rap français cliché. Souvent, ce sont les mêmes types de musique que l’on entend. Le beat est souvent le même, avec cet air faussement gangsta que l’on retrouve d’ailleurs dans le « flow » des rappeurs classés.
On va prendre un exemple très simple. Actuellement, c’est le classement au 18 septembre que j’ai sous mes yeux. Le numéro 1 c’est Jul et ses 10 000 featurings avec Bande Organisée. Cette musique est quand même numéro 1, alors qu’objectivement, l’instrumental est plus que répétitive, les « rappeurs » ne font que parler vite (et cette assimilation, on la retrouve très souvent dans le « rap français » d’aujourd’hui). Puis, plus sérieusement, quel est l’intérêt d’avoir autant de rappeurs sur un même son ? A part faire gonfler les streams, bien entendu.
Enfin, cette musique marche tellement qu’elle apparaît même sur le classement Global 200 que Billboard a lancé récemment, et qui répertorie les musiques qui fonctionnent le plus dans le monde entier. « Bande Organisée » y est 117ème. D’ailleurs, dans le même classement, on retrouve Aya Nakamura plus haut, avec un remix de « Djadja », en featuring avec Maluma.
De la musique de racaille
Bref, dans le Top 10 français, on n’a que du rap français. Mise à part « Jerusalema », musique que je ne trouve pas incroyable mais passons. Je vois que Freeze Corleone y est classé, ainsi que PLK. Alors désolé, mais je ne sais pas qui sont ces personnes-là. Au vu de l’apparition de plusieurs de leurs titres de manière répété au sein du classement, j’en conclus qu’ils ont chacun sorti un album récemment et qu’ils ont reçu beaucoup de streaming.
Pareil pour Uzi, je ne sais pas ce que c’est, de même pour Carbozo. Et la liste est longue à ce niveau-là. Mais ils produisent tous la même merde qu’ils appellent « rap français ». Sans vouloir rentrer dans le cliché, c’est surtout le type de « rap » que tu entends à fond dans les A45 AMG loués par les racailles, le samedi soir passé minuit. C’est vraiment ce niveau de musique, et ça ne va pas plus loin que ça.
Je pense que la montée de la racaille, public souvent enclin à écouter ce type de son, explique en partie le succès de ces rappeurs en carton. Ajoutons à ça le fait que les 2000+ au lycée ou au collège écoutent ça afin de se faire accepter par les autres. Une question de rentrer dans les cases. Aussi qu’à la salle de sport, « ça booste fort frère ». J’en ai déjà envoyé chier un qui a mis Lacrim a fond dans la salle de sport.
Un simple effet de mode
En gros, ces musiques-là sont écoutés par les gens qui veulent faire comme tout le monde pour se faire accepter. Sauf qu’à force que tout le monde fasse comme tout le monde, ces musiques cartonnent. Il y a aussi une volonté de faire comme les racailles, comme si c’était des exemples à suivre. Les racailles écoutent en majorité ces musiques-là car, désolé de le dire, mais ils n’ont pas de goût musicaux prononcés si je puis dire. Et de même, en soirée, beaucoup écoutent ces musiques-là et chantent dessus afin d’être dans le coup. Surtout quand les dites musiques passent.
C’est dommage que le rap français marche autant. C’est un style pauvre, sans réel fond. Les sujets sont trop souvent les mêmes, et la production est également limité. Ailleurs, les gens veulent être DJ ou producteur. En France, on rêve d’être beatmaker. Tu m’étonnes, il y a beaucoup moins de technique à assimiler que producteur électro.
Même en Amérique, ce qui marche niveau rap, c’est Pop Smoke par exemple. Ici, c’est des randoms qui ne méritent pas le succès. Bon, c’est sûr que ça change des Top 10 où on entend « Watermelon Sugar » de Harry Styles (classé 53ème en France), qui est franchement insupportable. Ca n’empêche pas qu’il serait mieux que le classement prenne moins en compte les données streaming, parce que ça devient catastrophique là.
J’ai une solution !
La solution que j’ai donc à proposer, c’est d’arrêter de compter les données provenant du streaming au sein du classement français. SNEP ne devrait prendre en compte que les données liées aux ventes physiques et digitales et à la radio, comme avant. En clair, ne prendre en compte que les données émanant de paiements de la part de la clientèle. Car le streaming est souvent gratuit, et les gens ont tendance à écouter plusieurs fois leurs musiques préférés. On n’est pas sur la même méthode de calcul, clairement.
Quoi qu’il en soit, le rap français tire vraiment le pays vers le bas, et un monde sans ce rap français qui cartonne serait beaucoup mieux. Pas grave si c’est le rap américain qui le remplace, au moins ce sera bien plus supportable !