C’est l’histoire d’un producteur amateur originaire du Kazakhstan qui remixe des musiques qui lui plaisent, comme ça. Chaque fois qu’il attaque un nouveau remix, elle est prête en 2 à 3 jours. Un jour, il décide de s’attaquer à une musique datant de 2016. Il s’agit de « Roses », du rappeur SAINt JHN. A ce moment-là, ce dernier connaissait déjà un succès, mais surtout en streaming. Il était rare de l’apercevoir dans les classements, donc rare qu’il passe à la radio, ou que ses sons soient énormément achetés au point de devenir un succès. Mais il s’en sort quand même bien.
Cependant, quand Imanbek, le producteur dont je parlais au début, sort son remix de « Roses » réalisé sur un coup de tête, il ne devait probablement pas s’attendre au futur succès qu’il allait connaître ! En effet, à ce moment-là, il était en quatrième année d’institut d’ingénierie ferroviaire. De plus, il avait un boulot à la gare.
Mais dès lors, le remix – très connu désormais; commençait à faire son bout de chemin. Si bien qu’actuellement, il est classé dans le Top 10 de la plupart des pays dans le monde. En Amérique, son remix vient à peine de se faire connaître et se classe aisément dans le Top 25, au milieu de plein de musiques urbaines.
Aux Etats-Unis, il doit le succès de son remix grâce à Tik Tok, la fameuse application qui cartonne en ce moment. Pourtant, le remix passait déjà dans les clubs américains vers novembre. Il a fallu attendre fin mars pour qu’elle marche. Pour vous dire à quel point ils sont en retard, ils considèrent ce remix comme « le son du coronavirus« . Alors qu’elle tourne dans le reste du monde depuis novembre 2019…
Un parcours inattendu mais peu étonnant en 2020
Mais la question que l’on peut se poser, c’est comment il a fait pour faire connaître sa musique ? Pour qu’un remix soit officiellement proposé, il faut prendre contact avec l’artiste original, afin de lui demander la permission. Chose qu’Imanbek comptait bien faire, mais les choses ne s’étaient pas passés comme prévu, comme il l’a expliqué ici :
Beaucoup de choses ont changé depuis que la chanson est devenue populaire. Aujourd’hui, j’ai moins de temps et plus de travail. Cela vaut également pour la gare et la production musicale. Grâce à mon remix, SAINt JHN a eu beaucoup de nouveaux abonnés, mais il ne m’a pas contacté. Je l’ai DM sur Instagram, mais il n’a pas répondu.
Comme tu l’as compris, Imanbek a tenté de contacter SAINt JHN, mais il n’a pas réussi à l’avoir. Mais récemment, le rappeur a reconnu dans un interview être reconnaissant envers le producteur, car c’est grâce à lui s’il se trouve en tête dans plusieurs pays.
Si le remix de « Roses » a marché, c’est parce que la musique est dansante. Ceci aidé par les basses qui accompagnent le son original. En soit, Imambek ne s’est pas cassé la tête, il a juste repris la musique originale de SAINt JHN, y a ajouté les drums les basses caractéristiques de ce que l’on trouve dans la G-House. (Un dérivé de la Future House où l’on trouve principalement des basses en guise de drop). Et c’est tout. Ce style de musique est un peu tendance en ce moment, et souvent, les artistes qui produisent ce type de sont font des remixes, donc certaines cartonnent.
Un remix qui a marché grâce à Tik Tok aux States
Malgré qu’il n’ait pas réussi à obtenir l’autorisation de SAINt JHN ou de son label, Imanbek a quand même réussi à signer chez une maison de disque qui a initialement publié le remix.
J’ai signé un contrat avec le label russe «Effective Records». Les maisons de disque de mon pays natal, le Kazakhstan, n’étaient pas intéressées par cela. Il y a eu quelques propositions de coopération avec des maisons de disques européennes, mais j’ai décidé de travailler avec les Russes. Je leur fais plus confiance. Désolé, mais je ne peux pas vous dire les détails du contrat.
Cela dit, depuis, il a quand même signé chez le label de KSHMR, « Dharma Records », et ce n’est pas un label russe. Récemment, il a même sorti une musique en featuring avec Martin Jensen qui semble déjà connaître du succès. Cela dit, Imanbek refuse certaines propositions, car il ne sait pas mixer. De son propre aveu.
Je peux vivre grâce à l’argent gagné par la musique. À l’avenir, j’espère gagner uniquement de la musique. Les gens appellent déjà pour que je fasse des sets un peu partout, mais je ne suis pas DJ donc je refuse de telles offres.
J’ai l’intention de vivre et de travailler dans mon pays natal, le village appelé Aksu. J’ai été invité dans différentes villes, j’ai même eu des pensées pour bouger, mais j’ai ensuite changé d’avis. La maison est le meilleur endroit pour rester.
Il compte ainsi vivre une vie simple tout en continuant à produire de la musique, et espérer gagner sa vie ainsi. Et c’est bien parti pour lui. En tout cas, il est drôle de voir un profil de producteur différent de ce à quoi on est habitué. Imanbek n’a pas donné d’autre interview par la suite. D’ailleurs, la seule interview qu’il a donné (et dont les traductions sont originaires) c’est à ce site.