Deux musiciens s’installent, chacun d’un côté de la rue et chaque nuit, ils jouent de la musique.
Quasiment au même moment, ils commencent à jouer. Les deux sont talentueux, ils jouent la même musique mais avec quelques secondes de décalage.
De l’extérieur, on entend un très mauvais rendu.
Un vieil homme y avait l’habitude de s’asseoir, en souriant et en les écoutant chaque nuit. Il appréciait le massacre que personne d’autre ne pouvait apprécier.
Jusqu’à ce qu’un jour, un étudiant lui demande « Pourquoi tu écoutes cette merde ? »
Il a tout simplement répondu, « C’est beau ».
Etonné, l’étudiant s’exclama, « De quoi tu parles ? Ils jouent chaque nuit et ne semble jamais se mettre à jouer en symphonie ! C’est pourri ! »
Le vieil homme se retourne et lui dit « Certes, le tempo n’est pas le bon, mais il y a un potentiel chez les deux qui peut être exploité. Pas le produit en lui-même mais la concrétisation de ce que ça pourrait être. Ce que ça aurait pu être. C’est ce qui le rend si beau à voir. »
Et là, au coin de la rue, c’est là que je me rendis compte de l’importance tragique du timing.
Puis la vie te frappe
Tu grandis, et tout doucement cette conviction sous-jacente commence à changer. Tu démissionnes d’être toi-même non pas parce que tu ne veux plus être toi-même, mais parce que tu n’es pas sûr « qu’être toi » est ce que tu es supposé faire.
Si tu pouvais être quelqu’un, choisirais-tu d’être toi-même ?
Quand on passe à la période post-bac, on est supposés choisir entre une de ces deux options :
Prendre la bourse (parce qu’autrement on n’en a pas les moyens) et faire ses études supérieures (Université, école, prépa…)
Prendre un travail (souvent un dont on n’en a rien à faire) et joindre le monde du travail.
Nous voici donc, avec nos rêves idéalistes et on n’a le choix qu’entre deux trajets ?
Ça semble bizarre.
Mais qu’importe, on le fait.
On poursuit nos études pour avoir le diplôme ou on avance direct pour prendre un travail qu’on a juste après les cours.
Pendant un moment, les choses se passent bien. On se sent bien, comme si on avait déjà trouvé le bon parcours. Comme si on faisait ce qu’on est sensé faire.
Ce n’est pas ton rêve que tu poursuivais, mais tu te sens bien dans ce que tu fais, et c’est déjà bien… non ?
Tu es excité et tu le montre bien, en arrivant 30 minutes avant l’ouverture, ton corps rempli de caféine et prêt à mettre ton empreinte. Tu participes à tous les cours possible, et tu te précipites pour faire tes devoirs.
Tu deviens toi. Ou du moins, l’image de toi que tu penses.
Néanmoins, c’est excitant.
Mais après un moment, les choses commencent à perdre leur charme.
Les journées au travail semblent longues, même si tu arrives en retard. La caféine que tu avais l’habitude de consommer te consomme à son tour en suppliant ton corps de le prendre, encore et encore telle une drogue. Et les cours ? Bah au moins tu y es allé une fois cette semaine… ou celle d’avant ?
Tu es coincé dans un cercle vicieux et qui visiblement, draine toute ton énergie. Tu réalises qu’aller dans ce cours n’est pas « difficile » mais la seule pensée de s’y rendre t’épuise.
Tu sais que tu n’es pas paresseux et que tu sais que tu es capable d’accomplir de belles choses.
Mais te voilà, en train de te battre dans ta tête… dans une énième tentative de sortir du lit et de partir t’attaquer à la vie qui t’attend dehors.
Beaucoup de personnes, à ce moment, commencent à ressentir la chose suivante :
« Ce n’est pas normal tout ça«
Tu ne peux pas vraiment expliquer en quoi, mais tu sais que quelque chose ne va pas.
Ce qui est assez surréaliste parce que tu es sur le point de faire quelque chose de mauvais. Tu as fait chaque chose que tu étais sensé faire. Et encore te voilà en train de réaliser que les choses que tu étais sensé faire… n’étaient pas les choses que tu voulais faire.
Et n’est pas un sentiment qui part facilement.
Ni un qui est facile à réparer.
Si tu as faim, tu manges.
Si tu as sommeil, tu dors.
Mais tu fais quoi dans le cas où tu te sens perdu ? Tu te trouves ?
Et pourtant, c’est ce que tu dois faire.
Parce que jusque-là, tu as fait exactement l’opposé de ce que tu dois faire.
La plupart des gens dans la vie suivent la destinée d’une personne autre que soi. Comme si c’était un plan prédestiné qui marche sur tout le monde.
Mais tu n’es pas tout le monde.
Et suivre le guide du Bonheur selon John ne te fera que te demander pourquoi Joe est heureux et pas toi. Eventuellement, d’une manière ou d’une autre tu te trouveras. Le truc c’est que la manière dont tu parviens à cette finalité n’est pas la même pour tous. Pour certains ce sera aussi simple que la première fois qu’ils ont tiré un but, ou après avoir voyagé.
Parfois c’est une notion plus large que ça. Comme le jour où leur enfant nait, ou la nuit ou leur père est parti de l’autre côté. Et pour les moins fortunés, ça arrivera au pire moment inimaginable. Des années plus tard, une matinée d’une journée où ce sera trop tard.
« Un jour, quelque part – n’importe où, indéfectiblement, tu te trouveras, et ça, et seulement ça peut être la meilleur ou la pire heure de ta vie. » – Pablo Neruda
Ça viendra et tu ne pourras rien y faire.
La seule chose que tu puisses changer c’est l’environnement où ça viendra, et l’empressement qui viendra avec.
Peut-être que tu ne sais pas exactement qui tu veux être pour le moment, mais tu peux poursuivre tes passions et t’en rapprocher le plus possible. Ainsi, quand ce jour arrivera, tu seras aussi près que possible pour t’en emparer et courir.
Tu penses que tu souhaites voyager ? Pars. Quelque part.
Tu penses que tu souhaites commencer une start-up ? Commence-en une.
Tu penses que tu souhaites être un artiste ? Et bien Picasso, tu devrais commencer à te procurer un pinceau.
Ecoute, je me doute bien que c’est plus facile à dire qu’à faire.
Tu auras des engagements à faire, des responsabilités à avoir et des choses à réaliser.
Abandonne-les.
Sérieusement.
Si tu n’es pas heureux maintenant, tu ne le seras jamais.
Pas tant que des changements seront pris.
La vie que tu mènes actuellement n’est pas celle que tu souhaites vivre. Si jamais tu veux vivre ton rêve, tu devras changer. Et parfois, changer veut tout simplement dire abandonner.
Alors Peut-être que tu devrais juste renoncer.
Parce que parfois, abandonner est la seule véritable manière de commencer.
Et ainsi, pour se trouver, la réponse c’est :